Etape du tour


Compte rendu de JC:

Hello,

Briançon, 8h du mat, 16.000 cyclistes s’élancent pour l’Étape du Tour, JB et moi partons avec des objectifs ambitieux :

1. Convivialité : accompagner nos trois potes de vélo dont c’est l’objectif de l’année et pour qui la barre est très haute : 2642 m puis 2067 m et enfin 1860 m au bout de 21 virages.

2. Jambes : faire une grosse sortie vélo pour préparer Embrunman dans 35 jours.

3. Estomac : tester boissons et nourriture en autonomie et essayer la trifonction du club sur la distance, ajuster les détails (crème sur nos petites fesses …)

4. Récompense : remporter mon pari de la veille avec Joseph que je dois doubler au virage 17 de l’Alpe pour gagner un repas au kébab pourri de St Egrève

5. Charité : ne pas doubler Ronan pour ne pas saper son moral à deux semaines du triathlon Long de l‘Alpe d’Huez

Patate : je bouffe une patate.

Le Lautaret : Je bouffe ma banane avant qu’elle ne devienne pom’pote. JB, parti dans le dernier sas, nous rejoint. Pour fêter ça, je bouffe une patate.

Le Galibier : Pierre le sage escargot nous donne une allure sénatoriale. Tout le monde nous double. J’en profite pour faire plein de vidéos et photos. On papote tous les cinq, mon cardio ne dépasse jamais le 100. C’est génial de tester une vitesse qui nous donne l’impression qu’on pourrait aller au bout du monde. La route est pour nous, le décor grandiose, le ciel bleu, un serpentin de milliers de cyclistes qui tortille vers le sommet, c’est trop génial. Il y a 5000 étrangers éblouis de vivre ce qu’ils voient d’habitude à la télé. Pour fêter ça, je bouffe une patate.

Col du Télégraphe : Je réalise que ma nouvelle formule de sandwich inspirée de la boulangerie de St Pierre de Chartreuse à base de pain carré suédois, fromage gouda industriel et jambon chimique, c’est de la balle, c’est bon, ça tient bien, ça fait envi, ça se digère parfaitement. Pour fêter ça, je bouffe une patate.

La Croix-de-Fer : Comme prévu JB et moi laissons Pierre, Serge et Maurice et partons en duo. Sans aller vraiment vite, on a accéléré, je fais moins de vidéo. Les 28 km et 1500 m de montée très irrégulière se terminent par un gros coup de cul de 6 km. C’est dur. On redouble tous ceux qui nous avait rattrapés et bien d’autres. Pour encourager tous ces mecs au bout de leur life, je lance à la cantonade « bonne nouvelle les gars, encore 400 m de D+ et on aura fait la moitié des ascensions du jour ». JB éclate de rire, manque de finir au ravin mais tous les autres font la gueule. Bizarre. Faut que je garde JB comme bon public. Je reprends un sandwich au sommet. Pour fêter ça, je bouffe une patate.

Bourg d’Oisans : Je remplis les gourdes au ravito. Comme chaque fois j’ajoute ma poudre Punchpower saveur citron qui me réussit bien, toujours sous dosé. J’en ai vraiment marre de ne jamais m’autoriser à boire de l’eau mais il faut tenir. Pour fêter ça, je bouffe une patate.

Pied de l’Alpe : JB m’a attendu. Pour fêter ça, il a bouffé trois pêches bien fraîches au ravito.

Premiers virages : j’ai plus de patates mais surtout j’ai plus la patate, 3500m de D+ et la chaleur m’ont séché. JB a une pêche d’enfer, il s’éloigne au loin, il se dépêche. Chaque virage est jonché de concurrents agglutinés, assis et agar. Pour fêter ça, j’ai plus de patates. Un supporter allemand sort de sa caravane et me propose une datte, je prends datte.

Passé la Garde en Oisans : j’entends derrière moi « Ça va JC ? ». C’est mon JB, tout pâle. « Ben qu’est-ce tu fous là ? ». Il répond « Je me suis arrêté pour m’asperger. Estomac en vrac ».

Virage du cimetière : Il a dû se remplir. Des finishers descendent médaille autour du cou. Les grimpeurs grimpent de moins en moins. Alors j’ai une idée de business et je les interpelle « Qui vend sa médaille pour 50 € ». Joseph, qui descend à fond, reconnaît ma voix, fait demi-tour. Du coup, je le double sur 3 mètres et je gagne mon pari : une youfka chez Momo, j’aurai préféré la Pataterie.

A l’approche d’Huez : JB va mal, s’arrête, dégueule, il a péché par gourmandise. Il a plus la pêche. Je me suis refait la cerise. JB dit « vas-y roule, je ne sais pas si je peux finir ».

Fin de la grimpe : je sors mon smartphone et je mets l’hymne de la champions ligue à fond et ça me donne un rythme de dingue « Ils sont les meilleurs, sie sind die Besten, these are the champions, die Meister, die Besten, les meilleures équipes, the champions ! ». Bon, tout le monde n’apprécie pas à sa juste valeur ma contribution à l’ambiance. Pour finir je fais une jolie vidéo des spectateurs nombreux et en délire sur les 300 derniers mètres.

Finishers : j’en aurai eu gros sur la patate qu’il ne le fît mais peu après que je ne reçoive ma médaille, voici JB qui franchit la ligne à son tour, il a retrouvé la banane. Pierre le sage a magistralement géré son effort et arrive 1h20 plus tard. Maurice et Serge, avec des crampes et des estomacs en vrac ont été contraints à l’abandon au pied de l’Alpe d’Huez comme 7.000 autres.

Moralité : JB n’a pas eu mal au dos et c’est de bon augure. Pour Embrun, il veut manger deux pêches seulement à chaque ravito car il apprend vite. De mon côté, je suis content côté boisson et bouffe mais les jambes après 3600m de D+ me disent qu’il faudra prendre l’allure de Pierre et encore, je ne suis pas sûr que ça suffise pour un marathon à suivre.

Conclusion : comme disait Chirac, « mangez des pommes … de terre » et surtout faut les saler abondamment !

JC


Compte rendu de JB:

Hello,


Année particulière pour moi, une hernie discale diagnostiquée en mars met mes plans d'entraînement et courses par terre pour le début de saison...

Rangeons les violons, regardons devant et profitons !

Petite pasta party la veille avec Joseph à Briancon et pélerinage à l'incontournable glacier Mastro pour ajouter quelques bons glucides rapides, on est bien !


1ere EDT, parcours extraordinaire mais que ce fut dur.


L'idée est simple : avec JC cela rentre dans notre prépa d'Embrun donc pas de prépa spécifique pour cette balade.

Balade car pas de target de temps en tête, au contraire, il faut absolument être en mode gestion pour ce qui nous attend le 15 août.


Les copains (JC, Serge, Pierre et Maurice) sont dans le sas 12, moi 14, Joseph et Ronan étant dans le 9 et vu l'état de forme des gaillards, je ne tente même pas de songer que je pourrai avoir l'éventualité e voir ces derniers.

Je rattrape mes copains V8 (ou V12, je ne sais plus) au pied du Galibier.


Au pied de la croix de fer, JC et moi laissons nos copains qui commencent à piocher.

Nous on ne se sent bien, mais on sait que c'est là que ces 30km de monté pour laisser des traces, le moins possible il le faut.


JC est en feu, il est en mode reportage TV, parle avec tout le monde, sort blague sur blague, je n'en peux plus, de rire...

Je suis le seul à rire effectivement car tout le monde a le nez dans le guidon et c'est sous un silence de cathédrale que nous montons vers ce chemin de croix.

En haut, après 3500m de d+, on sent effectivement qu'on commence à être entamé.


Avec JC, puisqu'il lui faut mettre son coupe vent à chaque descente (ah bon, il fait frais ?? toujours pas compris), on se dit rdv au pied de l'alpe pour faire la montée ensemble.


Ravito de Bourg d'oisans, 17h, 35° au compteur, je rêve de fruits et de fraicheur, je n'en peux plus de ma potion magique.

Aller, c'est la fête que diable, c'est open bar, "mettez moi 3 pêches bien fraiches dans ma musette Madame svp".

Hmmm, un régal. On aurait tort de s'en priver et d'être moins stakhanoviste sur l'alimentation/boisson franchement, non ?


J'ai presque la pêche pour cette dernière grimpe de la journée du coup et je retrouve mon JC.

Et c'est parti, ça va correctement, je me rends à peine compte que je laisse JC un peu derrière.

Mais au plus je monte, au plus c'est dur, les jambes bien sûr, mais mon estomac commence lui aussi à coincer.

Ai-je pêché par gourmandise ?

Il me reste 6km à monter, et la réponse est "oui", mon estomac se dépêche de me le faire savoir, à peine le temps de poser le pied par terre pour refaire une partie du goudron.

Si un jour vous voyez un pêché poussé au milieu de la montée l'Alpe, vous penserez à moi.

Je remonte sur le vélo, ces 6 derniers km sont trèèèèès long, et je retrouve JC avec sa médaille en fredonnant l'aire de la champions league, é-pa-(ta)tant !


Conclusion :

EDT : une pêche d'enfer

Embrun : chaud patate


JB