Triathlon de Paladru

Compte rendu de JC:

Oyez oyez braves gens du rocher du Cornillon. Je m´en vais vous conter la légende de ‘la course du lac de Paladru’, sur les terres des chevaliers paysans de l'an mille.

Par matin d’automne, en l'an de grâce 1022, à la Saint Thècle, le seigneur de Moirans convoqua l´ost des terres d´Empire et celui du royaume de France voisin. Ils viendront guerroyer pour les grandes joutes du Lac de Paladru.

Les vassaux de Rémy, baron de Saint Agripanus, se mobilisèrent en nombre.

Il faut dire que Grégoire, marquis de Sardes, fourbe alchimiste avait promis d’octroyer moult récompenses au challenge delphinal. Et même si les preux chevaliers ne comprenaient que nenni à sa mixture absconse, les joutes étaient au registre de la fédération impériale et les points étaient multipliés. De plus, nombre de ces pauvres escuyers étaient sous la menace d'une dîme de trente écus s'ils ne faisaient allégeance.

Parmi les nombreuses équipes portant le blason des salamandres, l'équipe des jouvenceaux et des barbons était venue braver la froidure.

D´abord il y avait Céline, duchesse de Savoie, la valeureuse combattante du lac d´Annecy.

Puis vint Axel, comte de la Machine et du Mont Noir, féroce guerrier du Vercors.

S'avança ensuite Johan Cristobal, héroïque marquis d´Embrun, fraîchement auréolé.

Et surtout l´équipe avait recruté le condottiere Maurizio, redoutable cavaliere piémontais.

Tandis que les troubadours entonnaient des ritournelles, le sénéchal lança les hostilités lacustres.

Et c'est alors que naquit la légende que l'on narre encore aujourd'hui dans les chaumières des terres froides.

Lorsque la dame savoyarde trébucha dans les eaux de Charavines, ses hardis compagnons se précipitèrent à sa suite sans trouiller. Bientôt le transalpin voguait loin devant tandis que le damelot du Vercors et le bon gaultier d´Embrun barbotaient prestement dans les chevilles de la jouvencelle.

Lorsque quarante minutes plus tard ils se furent extraits des eaux limpides, une horde d'alligators, de mille-pattes, de suisses et autres nageurs convoyaient à leurs trousses.

Ainsi les joutes étaient devenues des courses aquatiques, pour le moins.

Mais les choses ne s'arrêtèrent pas ainsi. Derechef, excités par l'enjeu, nos quatre guerriers se jetèrent sur leurs fiers destriers après avoir quitté leurs braies de nageur, enfilé leur cotte de cavaliers et ajusté la jugulaire de leurs heaumes. Et les autres suivirent !

Emmenés par Maurizio sur son fougueux alezan "Bianchi'' à la robe laiteuse, ils firent un premier tour rythmé.

Et puis ce fut au comte Axel de se sentir en jambe pour entraîner prestement la cavalcade dans un joyeux deuxième tour.

Et tout cela encouragé par la jactance de la duchesse de Savoie qui ne voulait point être rattrapée par ce renégat de Joseph, margrave d´Alsace, à la chasse au loin avec ces traîtres de Johan Baptiste, l'écuyer de Roubaix, Jérôme le buveur de cervoise, bâtisseur de cathédrales et Antonin l´apothicaire et sorcier.

Après deux heures trente minutes de galop, voici que les montures s'essoufflèrent. Passé une brève mangeaille, c'est en fantassin que l'épopée se poursuivit. Le transalpin était rapide mais les crampes le gagnaient, il promit de gérer son pas et rejoindre la bande. A chaque grimpe, Johan Cristobal sentait une main de donzelle généreuse le propulser vers les sommets.

Mortecouille ! Le félon Joseph et sa bande de sacs à vin ne reviendraient pas, le brave transalpin non plus. Alors une volonté farouche de terminer ces joutes bouleversées en moins de cinq heures les animèrent, bouclant le parcours vallonné en moins de six minutes au kilomètre.

Tudieu ! Ils triomphèrent en lice au bout de 4 heures 57 minutes, le cavaliere trois minutes plus tard, laissant loin devant les autres salamandres mais damant le pion à plus de soixante équipages.

Ainsi naquit la légende de la course du lac de Paladru. La menuaille ignorante confondit les salamandres et criait au bord des chemins : "Ah l´triton, ah l´triton". On nomma donc cette épreuve "Ah l´triton du lac de Paladru".

Au XIVème, un moine copiste au nom de Jéronimus plus porté sur l'hydromel que l'eau bénite inversa les lettres dans les chroniques dauphinoises, et ainsi naquit le mot "triathlon".

On prétendit plus tard que des soldats américains inventèrent une épreuve à Hawaï et la nommèrent triathlon pour signifier un concours de trois épreuves. Les historiens s’accordent aujourd’hui pour donner un véritable crédit à la légende de Paladru et à l’exploit de la duchesse Delphine, au comte Alex, au marquis Johan Cristobal et au cavaliere Maurizio.


Compte rendu de Ronan:

Compte rendu de Greg:

A mon tour...

En début de saison avec Nico on se constitue une petite équipe dans laquelle on va être bien, avec Seb en petite forme à ce moment là et Pat'. J'avertis mes collègues vétérans habituels que cette année je ne participerai pas avec eux car saison en dessous des précédentes et que je n'aurai pas le niveau. Effet post-ironman préparé sur 2 ans (putain de covid). Nickel !

Début Septembre, Pat' nous annonce qu'il ne pourra pas participer. On se retrouve 3: merde, pas le droit à Paladru. Eh oh, les gars, kikiveut changer d'équipe ! Bim, je me retrouve avec la bande de furieux habituels: Seb, Rémy, Thierry... on va être bien avec mon Chicologue tien !

Mi-septembre, je me blesse au genou avec une grosse tendinite. Plus de cap, et surtout pas de cap à Paladru... approche un peu différente ! Sniff !


Jour J:

Nat: plutôt tranquille à coté de Thierry qui me demande de nager à sa droite pour l'orienter (merde, moi aussi d'habitude je respire à droite... ah ben ça fait mal 30' pas du bon coté). Tant pis, on est là pour s'entraider ! Dernière ligne droite les 3 autres zigoto sortent loin devant mettre leurs chaussettes à T1, je termine avec Thierry tranquillou (moi, pas lui ). Au final 30' pour nous 2.

Vélo: Je sais que c'est ma dernière épreuve et j'avais promis aux copains de les emmener à T2 dans les meilleures conditions que je puisse. Ça part fort, et ça reste fort tout le long. Dès le départ Nico sent que ça va être dur, on va rapidement lui interdire de prendre des relais . Thierry, un peu dans le dur après la nat et en réserve pour la cap se l'interdit tout seul et il a très bien fait, mais fera quelques relais tout de même. Seb mène le train dans les bosses pendant que les 2 autres jouent à pousse-pousse avec Nico, ce qui me fait un peu mal aux cuisses quand même. Rémy nous fait encore un super vélo. Et moi dans l'histoire, je suis impatient que mon tour de relais revienne pour rouler fort devant. Je me fais harakiki à chaque relais, j'envoie comme un cochon, je me débrouille à être devant dans les descentes pour faire le chasse neige au milieu de certaines autres équipes en mode découverte, derrière ça suis nickel, pour moi c'est quasi une course de vélo ! Les copains sont contents à chaque fois ! Ça motive pour le suivant. Je fais les 8-9 dernier kil quasi devant, les cuisses en feu d'artifice. Au final, 2h07 et 36 km/h de moyenne. Un poil mieux qu'il y a 2 ans.

CAP: on sait que notre temps vélo est bon et qu'il peut y avoir à jouer qqchose à la fin en vétéran. Thierry, Seb et Remy sont remontés comme des pendules. Je pars 500m avec Nico puis je m'arrête. Je ne verrai que l'état des gonz à la fin (voir ci-dessous). C'est pas beau à voir mais le chrono est top. Malheureusement cela n'aura pas suffit, à 1 minute de la boîte !


=> Encore une superbe journée avec les copains. Malgré la blessure j'ai pu participer et contribuer et on s'est tous bien régalé ! Merci beaucoup à mes 4 coéquipiers !

Greg