EmbrunMan

Compte Rendu de Isa:

Hello,

un CR quand même pour ma première course hors délais ! A ne lire que si vous avez de temps à perdre… J

Après une prépa type top en corse sous le soleil et quelques entorses au régime drastique du triathlète (ah les fromages et la bière corses !!), nous voici au départ pour embrun accompagnés par nos garçons. Logement aux Orres, un peu loin mais à la fraiche.

Un peu stressée par la lecture du briefing et des mesures covid/vigipirate associées. Finalement, cela a plutôt bien fonctionné sans engendrer trop de queues.

Prise des dossards vers 10h le samedi matin après avoir présenté pass sanitaire + prise température, très peu de monde, nickel.

Dépose du vélo vers 16h30 avec Pat et Rémy, nos vélos sont à l’ombre, c’est top. On croise Ronan qui a plus galéré avec les bouchons mais toujours avec la banane et on va vite se remettre au frais en altitude.

Jour J, lever 3h15, pas facile même pour moi ! On laisse nos ados dormir 30 min de plus mais la journée va être bien longue pour nos accompagnants…

Arrivée vers 4h30, il y a encore plein de places sur le parking à côté du départ donc pas de stress.

On attend l’autorisation d’accéder à la plage à nos emplacements puis appel des dossards, les filles d’abord puis les V pour un départ prévu à 5h45. Du coup, on est vraiment très à l’aise, pour une fois que le covid a du bon ! Rémy me rejoint donc sur la ligne de départ, c’est cool. Température ext autour de 19° mais pas le droit d’aller trempé un orteil dans l’eau avant. Il fait encore bien sombre et je me demande bien comment on va arriver à se diriger dans le noir. Top départ à 5h55, bien placée à l’ext pour éviter de me faire assommer d’entrée. Eau à 22-23, impeccable. Pas de pb d’orientation vu le monde devant ! L’impression pendant tout le parcours d’être dans une sorte de courant porteur, ça avance bien, je peux bien m’appliquer. Première boucle pour l’échauffement…je ne m’aperçois pas trop du passage des 2 autres vagues mais il y a toujours du monde qui double et c’est bien porteur. J’arrive même à mettre des jambes sur la deuxième boucle. Les participants sont assez respectueux des autres et y en a même un qui s’est excusé après un coup de jambe!

Nat en 1h13 comme Pat et Ronan, parfait.

Transition avec poncho pour me transformer en cycliste et préserver mon fessier !

Je croise Pat tout sourire en sortant du parc, encouragements respectifs et c’est parti dans une ambiance de folie. Encouragements de Clotilde, trop bon ! J’aperçois Céline mais rate mes garçons.

Première boucle au-dessus du lac magnifique, beaucoup de monde qui me double, c’est normal et j’essaye de rester dans ma bulle. Pat me rattrape rapidement, on discute un peu puis je le laisse partir pour rester à mon rythme. Pas les jambes en carton comme souvent après la nat donc j’ai bien géré mon effort et ma boisson. Ensuite c’est au tour de Ronan de me doubler, on prend des nouvelles respectives et bye bye !!

Passage du mur à xx% court mais intense, ouf ! Et hop on redescend sur Savine et on repasse près d’embrun avec de nouveau foule et encouragements (je rate de nouveau les garçons !)

On attaque les coteaux et je retrouve encore Clotilde et sa famille, merci mille fois pour les encouragements. Nico me double peu après car il partait dans la toute dernière vague, on a encore le sourire mais pas le temps de trop discuter car je m’arrête pour le remplissage des bidons à une fontaine déjà testée à la reco avec Pat et Coco. Pas envie de m’arrêter au ravito suivant où j’ai peur qu’il y ait trop de monde.

Belle ligne droite pour Guillestre sous le vent, je double quelques gars !???? Une moto de l’orga m’accompagne ensuite dans toutes les gorges/tunnels, c’est à la fois confortable car elle me protège des voitures et un peu stressant car bruit et je ne sais pas si le passager est un arbitre ou non, donc je dois faire attention de ne pas me retrouver dans les roues ! Au final, elle me double avec des méga encouragements du pilote et de la passagère, pas arbitre.

On finit par attaquer l’approche de l’Izoard, première difficulté du parcours. Arrêt bidons à Arvieu. Il commence à faire chaud mais le passage à Brunissard l’est moins qu’à le reco. J’avais peur qu’il y ait trop de voitures mais vu mon classement c’est pas trop dense et comme je me retrouve toujours avec les mêmes concurrents ( simon, romain remy…), leur voiture suiveuse m’encourage aussi à bloc, c’est une ambiance de malade, à vivre ABSOLUEMENT !

Aloys et Soren m’attendent en haut de col grâce à Céline (merci !!), ils me donnent des nouvelles des 4 compères devant, un petit sandwich et ça repart. Il fait chaud, je laisse tomber le coupe-vent pas utile pour la descente. Très contente de l’avoir reconnue avant car elle passe mieux (les mains en bas du cintre, pour Romu !!)

Passage devant les pompiers, pas rassurant de voir le gars sur la civière avec le casque en sang, égoïstement je suis soulagée de ne pas reconnaitre le vélo d’un des 4 fontanilois.

Plus beaucoup de concurrents sur Briançon et dans le vent….dur dur mais encore des encouragements des garçons qui me doublent en voiture. Approche de la deuxième difficulté : Pallon, très longue et très chaude. On gère.. Retour à compter les dernières bornes qui défilent gentiment avec un arrêt au ravito de St Clément, je dois siffler un l de St Yorre ! Petites douleurs dos, pieds, genoux bien gérables. Le moral est au top à l’arrivée sur Embrun et au pied de la 3ème difficulté : Chalvet, je retrouve Aloys et Soren, ça fait du bien. Cette ultime bosse défonce bien et je fais le mauvais choix de ne pas m’arrêter à la fontaine en haut. Les bidons sont presque vides mais je me dis sans doute un peu présomptueusement qu’il ne reste « que » la descente certes difficile mais courte et j’ai envie d’en finir avec le vélo…

La galère commence, les crampes arrivent dans mains et mollets, dangereux pour freiner. Je m’arrête une première fois, plus de pastilles de sel mais encore une pastille d’électrolytes pour boisson que je croque, bien dégeu !! Je suis à moins de 4 km du parc….. Je me détend et repart. 2 virages plus loin, ça revient en force je m’arrête près d’un bénévole, couchée mains et jambes bloquées. La galère, un chauffeur de minibus participe au sauvetage en m’étirant sur les jambes. Je finis par m’assoir sur le fauteuil du bénévole et lui siffle sa canette d’oasis en mangeant des noix de cajou salées ; je parviens à me lever et repars en marchant jusqu’au prochain virage puis réussi à finir la descente sur mon vélo. Il m’a fallu 40 min pour descendre 6 ou 7 km…. et 9h36 de vélo.

T2 : 2 kinés me proposent un massage, je me change et j’accepte. Pastille de sel et boisson pdt massage, 12min plus tard, je pars en pleine forme pour la cap. Remplissage du bidon à la sortie du parc et pars sur une bonne allure de 5:30 au km sur 6 bornes, avec trottinage dans la montée sur Embrun, parfait. Et patatras, j’amorce la descente, douleurs au ventre. Je marche, arrêt pipi, rien n’y fait. Je commence à avoir de nouveau les crampes, je bois, prend une pastille de sel, rien n’y fait. Rémy arrive, il est sur son dernier tour, marche un moment avec moi et repart pour finir en beauté sa course. Une spectatrice marche un peu avec moi, ça se dégrade encore et un jeune homme me propose de me masser, il est coach sportif et semble s’y connaitre, me voilà couchée dans l’herbe à me faire masser, ça passe petit à petit, même les crampes au bide, merci à Guillaume (?) qui me relève et m’accompagne en marchant jusqu’au prochain ravito. Incroyable le nb de gens altruistes et bienveillants rencontrés sur cette course. Je repars en trottinant, me fait doubler par Nico, Ronan qui souffrent ou ont souffert de maux de ventre aussi mais gèrent bien et perdent quelques minutes pour me soutenir, merci, merci ! Les garçons marchent avec moi sur la fin du premier tour, les jambes vont bien mais il ne reste que ce foutu bide qui ne veut pas me lâcher.

Remy est là, il a fini mais peut à peine parler car crampes à la mâchoire !

Attaque du 2e tour, je recoure un peu mais dois m’allonger de temps en temps pour atténuer les crampes abdominales. Rémy a récupère le vélo et m’accompagne avec les garçons, Pat me rattrape sur son dernier tour et on marche un petit moment ensemble, ça fait du bien et j’ai bon moral, bravo à lui de s’être accroché malgré sa chute de tension à la T2. La nuit tombe sur la fin du 2eme tour, il va falloir trouver frontale et fringue pour le troisième. Les crampes commencent à s’estomper en essayant de respirer plus par le ventre (merci de l’idée, même tardive, Rémy !!), je peux courir à nouveau sur la digue et suis prête pour attaquer la dernière boucle SAUF que 2 bénévoles me partent après pour me dire que je dois m’arrêter….hors délais….pas négociable.

Je passe sur mon dépit et ma frustration à ce moment-là, j’ai des jambes de feu !!! Un bénévole s’approche de moi pour me consoler, masqué sans casquette et lunette, je ne le reconnais pas mais c’est le jeune coach qui m’a sauvé la mise sur le premier tour, petite papote pour retrouver un peu de moral et se soutenir mutuellement avec les autres « hors délais » comme moi. Pat est là avec son assiette de frites et me remonte aussi le moral comme il peut, merci, merci !

Bilan : magnifique course avec une ambiance hors norme que ce soit du publique, des bénévoles ou des participants, surmotivée pour y retourner l’année prochaine.

A priori, j’ai sûrement trouvé une des causes des crampes. J’avais 2 types de pastilles de sels Saltsticks mais celles à croquer sont 4 fois moins dosées que les gélules que j’utilise habituellement…donc la prochaine fois je lirais les étiquettes (et aussi le règlement sur avec les barrières horaires) ! Je vais peut-être aussi me mettre au yoga pour mieux maitriser mon diaphragme et ma respiration J

Et félicitations à Pat, Ronan et Nico, vous avez superbement géré vos efforts et souffrances et vous voir m’a beaucoup aidé. Rémy, pas de mots pour dire à quel point je suis fière de toi et toujours impressionnée par ton endurance et tes performances ! Ton soutien malgré la fatigue de ta course a énormément compté ; mes fistons m’ont aussi impressionnée sur leur motivation à me soutenir (ils ont largement fait un semi en marchant/courant). Merci également à la famille d’accueil de Lucile pour le long we, cela aurait été très long pour elle de nous suivre, Gwladys et Thierry vous êtes top ! Enfin merci à tous pour les messages avant et post course mais pas d’inquiétude, ce n’est que partie remise !

Bises

Isa

Compte Rendu de Nico Se:

Je me lance pour un CR d’Embrun. Comme l’épreuve, ça risque d’être long donc je commence par un petit résumé pour ceux qui n’ont pas envie d’aller au bout.

Résumé :

Il a fait chaud, ca été dur, très dur pour une première sur cette distance.

Le résultat final est un peu en deçà du résultat escompté mais la satisfaction d’avoir fini est énorme. Au total 14h19 pour une 321 place au général.

Le long : (parce que plus c’est long, plus c’est bon, a priori….)

1ère partie, la prépa…

On ne peut pas parler d’Embrun sans parler un peu de la prépa.

Il y a tout juste 10 ans je m’achète mon premier vélo au trocathlon à 300 euros sur une envie de piss… pour décompenser pendant ma première année d’internat. Jamais je n’aurais cru aller si loin car 20 bornes me semblait le bout du monde.

En 2017 on se fixe de faire l’étape du tour avec un copain… Je finis dans la douleur extrême, lui ne finit pas, mais ayant besoin d’objectif, je lui dis : « et si on se mettait au triathlon et qu’on faisait Embrun dans 3 ans ? ». Il ne m’a pas suivi dans mon délire.

La même année je fais mon premier triathlon sous l’impulsion de ma chérie : « j’aimerai bien faire un triathlon, on peut faire un sport ensemble ». On s’inscrit donc pour le S de la madeleine, je fais 750 m de nage en souffrance ultime en brasse, je sors dans les 10 derniers. La CAP est une horreur…

Arrivée au club la même année, il me faudra une structure, un groupe pour tenir cet objectif, un peu secret dans ma tête. Il faudra surtout y aller par étape car il faut progresser dans tous les domaines….

Un objectif par an avec le M de l’alpe d’alpes d’huez puis le Ventouxman puis le L de l’alpe d’huez… Ce dernier rendez vous sera manqué faute covid. Je m’étais dit que je remettais cela cette année mais un mariage la veille du jour annoncé m’empêche de m’inscrire. Alors objectif Embrun 2021.

La prépa fut longue et difficile. Il a fallu jongler entre entrainement, création de cabinet, passage de diplôme, vie de famille.

J’ai voulu jouer un peu sur tous les tableaux, me refusant de m’entrainer le soir après le boulot pour voir mes enfants, essayant de me lever très tôt mais les journées de travails devenaient insoutenables… Alors parfois je m’entraine 20 min de moins que prévu en vélo et en CAP, 1 heure de moins en vélo… Le moral en prend souvent un coups, le stress monte beaucoup. Dans la tête c’est souvent à la limite de la rupture, parfois le corps aussi par manque de récup…. Je passe parfois mes « journées de récup » à faire des gardes, à médicaliser. Mais l’objectif est là, il faut tenir.

J’avoue que l’annulation du stage m’a été plutôt délétère, surtout que j’ai reporté mes congés pour faire mon stage à moi… Mais que le conjoint de la nounou de Jules a pris le covid la même semaine, mon temps d’entrainement a été divisé par deux pour cause de garde d’enfant… Bon Clo a du m’expliquer que le congélateur n’était pas une nounou…. (personne ne bosse à la DDASS ?)

A l’approche dans le derniers mois, les sensations en vélo et en nat’ sont très bonnes, je suis confiant. En Cap je sais que je suis trop juste…. Pour la première fois je fais attention à mon alimentation, pas d’alcool, un sain 😊

La reco vélo se passe à merveille. Alors j’ai peut-être trop relâché sur le vélo à la fin pour me concentrer sur les autres disciplines…

Une dernière semaine avec un max de Taf, moins d’entrainement, je reçois quelques encouragement de patients, c’est cool. Une arrivée le samedi en début d’aprèm, impression de courir pour tenir le timing et nuit de me…., une sensation de vide, me voilà déjà bien fatigué….

La Course :

La natation :

Je ne fais pas trop attention à mon placement, me disant que ça va nager cool, tu parles !!!! Ca bastonne, je me fais couler, un mec sens qu’il m’appui sur la tête, rien a f…. il finit son mouvement… Du coup point de coté au bout de 200 m. La prochaine fois je fais du renfo pour distribuer des baffes.

Je m’écarte sur l’extérieur, mauvais choix. Je perds un peu l’aspiration. malgré tout je nage en 1’50 au 100. En prenant l’extérieur j’ai failli me prendre le canoé qui faisait la sécu externe…. A 3800 à ma montre je m’aperçois que la plage est encore loin. Je fais alors l’erreur de mettre beaucoup de jambe pour rallier la fin, bilan 1h19 pou 4000 à la montre… Gaston….

T1 :

Je me change, je prends mon temps, je bois, je mange, la journée va être longue alors ne pas s’affoler.

Vélo :

D’entrée les jambes ne répondent pas du tout. Je vois Clo’, petit clin d’œil.

Néanmoins dans la première partie je récupère un paquet de monde. Je fais attention à mon hydratation, une gorgée toutes les 10min. Je respecte mon plan d’alimentation. Je m’arrête au deuxième ravitaillement pour tout recharger.

Arrivé à saint andré ? Clo’ est la avec la belle famille, trop cool. Ensuite je croise Isa, discussion écourté car elle recharge en eau.

Ensuite jusqu’au pied de l’Izoard on va jouer avec quelques concurrents. On se passe, se dépasse, c’est drôle.

Je croise Pat’, petit coucou, ça fait du bien de voir une Salamandre.

Arrivé à l’Izoard, les jambes ne répondent pas du tout. Passé Arvieux c’est la cata’. Je crois que j’ai fait une grosse erreur de braqué… En 36/28 ça ne passe pas… Je savais que c’était limite et qu’il ne fallait pas que je perde de puissance pour pouvoir le garder… J’ai perdu de la puissance sur les 15 derniers jours…

Bref ce fut un long supplice jusqu’en haut.

Arrivé à l’Izoard, casse-croute, Alois et Soren sont là, vraiment cool, même si je suis pas trop en état de parler.

La suite, les jambes se requinquent un peu. Pallon dans la souffrance comme beaucoup, Chalvet un long supplice.

Je pense avoir perdu grandement en lucidité car je ne fais plus autant attention a mon hydratation. Je baille souvent et je me pose la question d’un début de déshydratation….

Fin en un peu moins de 8h, j’avoue que sur le coup je suis presque un peu déçu, un vélo en deçà de mes capacités, mais j’étais à fond…

T2 :

Changement intégral de nouveaux, repos hydratation, on annonce le vainqueur à 4km, une autre planète…

CAP :

Je pars cool, les 700 premiers mètres me paraissent interminable, tant mieux il reste 41 km !!!!

J’alterne marche, course lente, marche course lente.

Je croise ma famille, mes enfants, mes parents, c’est chouette mais je suis dans le dur. Le temps de faire un bisou à Jules et Romane, de dire à mon père d’arrêter de filmer et je repars.

Au demi-tour sur la digue j’ai la bonne surprise de voir mes beaux-parents, ça fait du bien !

Je finis le premier tour et la première féminine venait d’en finir…

Le deuxième tour je croise Isa qui part comme une gazelle, Remy pas loin.

Avant la montée j’ai l’impression de voir trente six chandelles et j’entends « Comment va le doc ? » « mal ! ». On discute un peu avec Remy qui est dans son dernier tour au ravito, une machine !

J’ai ensuite l’impression de reprendre un peu de poil de la bête puis je croise Isa dans le dur, très dur. On discute un peu mais la lucidité n’est pas la pour la conseiller outre mesure…

Fin du deuxième tour les jambes sont cannes en bois…. Je me dis que si il arrive quoi que se soit, mes muscles se déchirent, il ne faut pas se blesser, il faut finir.

Début 3ème tour, c’est Rémy qui a fini de récupérer son vélo…. Un monstre !

Le troisième tour, ça va mieux dans la tête, pas dans les jambes. Je discute dans la montée avec Stéphanie, une charmante jeune belge blonde (comme la bière, oui 3 mois d’abstinence, de bière… ). On se dit que la montée fait du bien car on marche !

Puis je repars, dans Embrun c’est encore la folie, superbe ambiance, je souris car je ne repasserai plus par là. Je croise un mec, polo de finisher qui va au resto… Et oui….

Retour dans la plaine, les jambes sont out. A 4,5 km de la fin je me dis que je vais finir en marchant, je ressens une violente douleur sous la malléole interne pied gauche, dès que je cours. Je croise mon beau père qui m’accompagne sur 500 m jusqu’au demi-tour de la digue. Je lui explique que je ne peux plus courir sauf en me faisant très mal, que je n’ai pas envie de me faire une tendinite qui va durer 6 mois comme j’en vois beaucoup en consultation….

On retrouve ma belle mère qui transmet tout ça à ma famille qui est à l’arrivée. Je leur annonce qu’il va me falloir probablement 20 min pour finir les 3 derniers Km… Je desserre ma chaussure ou j’ai mal.

La suite…….

……

……Je repars en courant, les jambes se lancent, je ne comprends plus ce qui se passe, je cours en 4’20 au kil jusqu’à l’arrivée, je vole littéralement. Mon cerveau est partie ça y est il a lâché. La douleur n’est plus là. Dans la tête c’est ne t’arrête pas tant que ça tient. Je suis même bien, très bien.

Je finis en fusée si bien que ma famille me loupe à l’arrivée car j’arrive vraiment plus vite que prévu.

Dans les 200 derniers mètres, les larmes… de joies, l’émotion… Je fais tout mon possible pour me retenir. Tous ces sacrifices, toutes cette année de galère, de doute, tout cela paye, enfin! C’est indescriptible. C’est pour cette émotion la que je fais du sport, le bonheur quoi !

Arrivée, petit massage car j’en ai besoin, les TFL sont en feu. Puis je retrouve ma famille, ma fille me voit avec une médaille « Papa pourquoi tu as une médaille ? tu as gagné ? » - « Oui ma chérie, je n’ai pas gagné la course, mais c’est une victoire, une victoire personnelle ». J’ai vraiment des enfants cool pour avoir tenue au bord d’un chemin une aprèm à voir leur papa faire le guignol.

Je vous passerais les détails de j’ai plus mal à l’entrejambe à cause des plaies qu’aux cuisses… ça m’a fait marrer de voir à l’hôtel que je n’étais pas le seul à marcher en canard !

Au final, ce n’est pas la course parfaite, pas la course que j’avais mentalisé. Mais le mieux est l’ennemie du bien et aujourd’hui c’est vraiment une immense fierté que je ressens, surtout quand je vois d’où je pars.

Je remercie le club de m’avoir accueilli en 2017, aujourd’hui j’en suis la grâce au club, grâce aux entrainements d’Alizée ( à qui on ne dira encore jamais assez merci), alors je suis fier d’avoir porté les couleurs toute la journée. Bravo aux autres Salamandres, a Rémy toujours plus énormes, à Ronan grandiose, à Pat’ encore Finisher, à Isa qui a tenu bon et pour qui cela doit être dur après tant d’effort.

Je remercie Clotilde qui m’a soutenue pour aller droit dans ma folie. Je ne suis pas un garçon facile à vivre, surtout dans le stress. Tu as beaucoup pris sur toi, mise en retrait, tu as supporté quand ça n’allait pas. Sans toi je n’y arriverai pas, encore merci.

Je finirais par dire, après ce long, très long CR, faites vous plaisirs, faites du sports pour ressentir ces émotions, on se sent vivre.

Pour moi c’est la fin, la fin d’un objectif, il n’y en pas d’autre, peut-être un jour, mais pour l’instant le sport et le triathlon sera sans contrainte de performance, juste ce qu’il me plait avec mon état de forme, juste le plaisir. Aujourd’hui mon objectif c’est le bonheur de ma famille au sens XXL.


Compte Rendu de Ronan:

Nous y voilà à cette course tant attendue, après la désillusion de l’année dernière, cette fois c’est la bonne !!

Pour mon premier IronMan l’objectif sera déjà de finir mais bon j’en ai d’autres en tête (hein Pat )

La famille est descendue de Bretagne pour l’occaz, habitué du ballon rond c’est aussi pour eux une grande découverte (c’est quoi les distances ? C’est quoi l’ordre ? Mais tout ça à suivre ? Vous êtes malade !!

Avant-course :

On descend samedi 14 en fin de matinée, le trajet est plus long avec les bouchons, première épreuve trouver la salle des fêtes pour récupérer le dossard !!! J’ai bien lu les instructions, gel, masque, prise de température, pass sanitaire, caution, carte identité et licence tout est ok et complet Le vélo doit être déposé avant 18h, on croise des machines du futur, le stress commence à monter, je croise Pat, Isa et Rémy qui rentre leur vélo à leur tour.

Qu’il fait chaud !! Je pique une tête dans le plan d’eau, je croise Clément Mignon le vainqueur de l’Ardèche et l’Alpe d’Huez, les Elites sont bien là, la course va être relevée.

Dodo à la station les Orres à la « fraiche », la nuit est très courte réveil 3h15 pour partir à 4h10, demi-tour j’ai oublié chambres à air et bonbonnes de rechange pour l’Izoard, on arrive en bas à 4h55, c’est la queue pour rentrer dans le parc, je crois Nico, nuit compliquée aussi puis je m’installe à ma place.

Natation :

Départ en 3ème vague à 6h00, le départ est vraiment cool pas de brassage (tu vois Alizée pas besoin de faire du spé placage ), je prends l’intérieur tout en détente le premier tour se passe bien, les respirations permettent de voir le lever du soleil sur les montagnes, un vrai plaisir , le deuxième tour pareil sans trop de jambe sur la dernière ligne droite je pousse sur les bras pour finir les épaules en feu et battement de jambe sur les 400 derniers mètres. Ce fût une natation agréable pour bien démarrer la journée, assez content du temps et de l’état de fraicheur.

Temps : 1h13min (483ème temps)

T1 :

Petit coucou à la famille en sortant de l’eau et direction ma place en petit trot !! Facile de retrouver mon vélo, il n’en reste plus énormément. C’est toujours compliqué d’enlever la combi, je suis preneur d’une séance spé combi Je charge ma tri fonction et ma ceinture en gels, barres, pastilles, mini sandwich. Un coup de crème solaire et de la route !!

Temps : 4min48 (310ème temps)

Vélo :

1ère partie Embrun – Embrun sur les balcons du lac jusqu’à St-Apollinaire :

Pas le temps de se chauffer, ça monte raide dès le premier km et bim !! Je commence ma partie préférée, c’est-à-dire doubler un max de monde !!

Les jambes sont là mais ce n’est pas ouf, je ressens encore la natation dans les mollets, je remonte sur beaucoup de personnes tout de même, vers la fin de la montée j’aperçois Isa, on papote un peu on s’encourage et je pars, Pat était 500m devant, idem on s’encourage et je file, les jambes reviennent à la normal au bout de 30km, je m’étire dans la descente jusqu’au lac puis prolongateur jusqu’à Embrun, on retrouve la foule dans la monté vers Baratier, la famille est là mais je ne les vois pas, trop de monde et de bruit avec les encouragements, on se croirait au tour de France c’est incroyable !! J’ai de l’avance sur la reco, environ 10min, ça me paraît énorme, j’espère ne pas avoir trop donnée sur cette partie !!!

2ème partie Embrun – Izoard sur les balcons de la Durance puis la montée de l’Izoard :

1h30 de course déjà et bidons à sec, heureusement que le ravito au pont neuf n’est pas loin, j’appréhende le temps d’attente et m’attend à une file digne d’une boîte de nuit, finalement ravito express, à croire que les bénévoles sont plus efficaces que les videurs . Pause pipi avant d’attaquer les balcons de la Durance, je remonte pas mal de monde, je reste avec les mêmes de Guillestre à Arvieux avec un rythme assez soutenu jusqu’au pied de l’Izoard. Je charge les bidons à Arvieux de nouveau pause pipi et j’attaque la montée.

Tout à gauche les jambes plus lourdes qu’à la reco, je suis bien content d’avoir mon 30/28 pour mouliner tout le long. Un mal de dos arrive vers la fin, je prends mon mal en patience et monte gentiment, je suis à la limite de la crampe aux mollets. J’arrive en haut fatigué en sachant qu’on est qu’à la moitié , montée plus lente qu’à la reco (environ 3min plus lent, ça s’est senti) Je prends mon sac ravito pour charger en gel et barres, je mange mon sandwich avec Soren et Aloys, 6min de pause, mince Romu avait dit « Mec, tu ne t’arrêtes pas manger à l’Izoard, tu recharge tes bidons et tu files », tant pis

Aller les gars je file, descente à fond les ballons, quel kiff il fait trop bon, quelques frayeurs dans les virages en épingle, hihi !!

3ème partie Briançon– Embrun : retour dans la vallée puis balcons de la Durance jusqu’à Embrun

Je redoute cette partie, elle est assez roulante, tout se passe au prolongateur et avec mon poids plume face au vent, je décolle.

Finalement le vent n’est pas très élevé et j’avance sans trop mettre de cuisse. Je reste avec les mêmes jusqu’à Pallon, le fameux indicateur de l’état de forme.

Belle surprise, je vois la famille au pied de la bosse qui m’encourage, on me souffle à l’oreillette que Rémy est 15min devant, ça me boost, je passe les 1,6km à 11% sans trop de problème, ni crampe, c’est plutôt encourageant et positif pour la suite.

Le retour sur Embrun se fait plutôt bien, je m’arrête à tous les ravitos pour remplir les bidons, je sais que la course à pied se fera sous une chaleur de plomb

J’attaque Chalvet, on m’encourage en me disant « belle cadence », c’est que je dois être en forme, j’ai d’ailleurs de bonnes sensations à part le bout de mes doigts de pied qui sont en feu j’essaye de boire beaucoup pour arriver au parc bien hydraté, mes deux bidons y passent dans la montée et descente de Chalvet. Descente prudente, content de ne pas avoir eu de pépin mécanique.

Temps : 7h19 (209ème temps)

T2 :

Je saute du vélo, ouilllllle les doigts de pied, je n’arrive pas à courir, la course à pied va être sympa. Je rempli ma ceinture de gels et barres, je prends ma flasque, crème solaire et je file

Temps : 4min49 (168ème temps)

Course à pied :

Les « anciens » m’ont tous dis que c’était maintenant le début de course … alors on ne va pas partir comme un cinglé !!

Objectif de course, aller jusqu’au 30ème km à allure 4’45 / 5’ puis le dernier tour au mental

1er tour :

Je pars à bonne allure, il fait chaud mais les jambes répondent bien et les doigts de pied ont l’air de ne pas frotter, ça va, par contre j’ai mal au ventre, j’ai des gaz, ça passe mais ç’est pas top top, la montée au village en petit trot se fait bien, je ne m’arrête pas aux ravitos j’ai ma flasque encore pleine mais je bois une gorgée toutes les 5/10min, je croise Rémy qui a 2km d’avance, ça va le faire j’ai une bonne allure.

Temps 1er tour : 1h11 (77ème temps)

2ème tour :

J’attaque le 2ème tour avec ravito coca pour faire passer le mal de ventre, aller-retour sur la digue mais le ventre me fait trop mal, on se fait arroser le cou par des jeunes, ça fait du bien !! Mais je dois trouver un endroit pour me vider !! , ouf la famille est là et les lingettes bébé pas trop loin, je repars, pas serein sur le 2ème tours mais à un rythme qui me permet de maintenir un espoir de rattraper Rémy, je m’arrête à chaque ravito pour essayer de manger salée, mais pas de TUC ou alors je ne les ai pas vu. Je monte toujours la côte à petit trot, concentration totale sur mon ventre, j’ai des vertiges, je me concentre pour ne pas

tomber, je décide de seulement boire en petite quantité et rien manger, c’est horrible mais j’arrive à avancer donc je tiens au mental, Je double Isa qui sort de 30min de massages, décidément on n’est pas épargné par cette CàP, je fais un bout avec elle, je vois que Rémy a gagné de la distance, il me dit qu’il a des crampes mais je sais que ce sera compliqué voire impossible de le rattraper. 2ème tour achevé, je demande encore des lingettes, ç’est pas tout rose !!!

Temps 2ème tour : 1h21 (111ème temps)

3ème tour :

J’attaque le 3ème tour en sachant que je vais terminer coûte que coûte mais le moral au plus bas sachant que j’ai les jambes mais impossible d’aller plus vite avec le ventre en vrac, pause engrais au 30ème km sur l’arbre voisin , la tête me tourne toujours, je décide tout de même de reprendre un gel pour finir, je maintien un rythme de mémé 6min/km mais ce n’est pas pire. Je croise Nico qui me tape dans les mains, impossible de lui parler tellement concentré sur mon ventre. Re pose engrais au 38ème km un enfer mais je me dis que c’est bientôt fini.

La dernière ligne droite fait 4km, je finis avec des vertiges, au mental, sans jus, les jambes lourdes mais quel bonheur de passer la ligne !!!

Temps 3ème tour : 1h39 (360ème temps)

Temps CàP : 4h12 (151ème temps)

Temps EmbrunMan : 12h55 (139ème)

Bilan :

- Natation au top

- Vélo au top

- CàP j’ai bien merdé !!

Finalement bien content et fier d’avoir terminé cette épreuve, une ambiance de malade en vélo et surtout CàP avec les encouragements du public, les prénoms sur les dossards c’est vraiment top !!

Heureux d’avoir fait découvrir le triathlon à la famille surtout sur cette épreuve, ils sont bien courageux de s’être levé à 3h15

Une course comme celle-ci quand t’es dans le dur, c’est agréable de trouver des salamandres pour te booster et t’encourager, merci aussi aux accompagnateurs, Clotilde et sa famille, Soren et Aloys. Un grand bravo à tous pour cette course Nico, Pat, Isa, Rémy t’es une machine et une vraie source d’inspiration.

L’après-course était intense, au plus bas physiquement, le corps se met en mode « économie d’énergie », sommeil, pas faim, douleurs, c’est incroyable ces sensations, je suis un légume !!

Une bonne première expérience malgré tout, déçu de ma CàP car le top 100 était largement accessible, il faut maintenant que je comprenne pourquoi et je reviendrais plus fort c’est sûr