Triathlon 70.3 de Venise

Compte rendu de Pauline:

Suite à mon accident en 2016 me laissant un genou en papier mâché, je n’avais pas refait de triathlon long en individuel et j’étais quand même un peu frustrée... Malgré les multiples opérations, infiltrations et maraboutages en tous genres, je n’arrivais pas à courir plus de 40 min sans souffrir le martyr, jusqu’à ma découverte cette année de la cryothérapie. Je n’ai pas d’intérêt financier dans l’affaire mais je veux bien en faire de la pub tellement ça m’a sauvée. Bref, le temps de comprendre le mode opératoire, je passe encore une saison en dent de scie entre pics de forme et arrêt de la course à pied pendant plusieurs semaines. La fin de saison se passe mieux et j’envisage un L sans avoir couru plus de 1h10 cette année mais c’est pas grave, j’en ai trop envie. On s’inscrit au L de Narbonne avec Paulo pour le 9 octobre, on réserve le weekend avec papi/mamie pour garder Sacha, tout est calé jusqu’à l’annulation quelques semaines avant pour des raisons obscures. Paulo se met à éplucher le calendrier de toutes les ligues mais ne trouve rien et tombe finalement sur l’ironman 70.3 de Venise-Jesolo qui a été décalé au même weekend pour cause d’élection italienne. Bingo ! Papi/mamie sont toujours d’accord, on part en amoureux le vendredi soir après le boulot. Première étape à Turin le vendredi soir et fin du trajet le samedi matin. C’est loin Venise !

C’est ma première course à label donc j’angoisse un peu de me laisser impressionner par l'esbroufe commerciale mais ce n’est que la 2eme édition et ce n’est qu’un 70.3 donc ils n’en ont vraiment pas fait des tonnes, tant mieux. Petit tour en vélo sur le parcours pour débloquer les jambes du voyage, ça ressemble à la Grande Motte version Adriatique, pas trop de dépaysement. Un petit tour dans l’eau pour tester la température, elle est fraîche mais en combi ça passe crème.

Le matin je me place dans le premier sas et je laisse la tension monter doucement avec leur musique savamment étudiée pour te faire hérisser les poils 🐯. Départ en rolling start, 6 concurrents toutes les 10 secondes, c’est royal. J’ai l’impression de faire une bonne nat mais je sors en 33min pour 1900m annoncés (1’44/100) un peu déçue mais les vagues étaient assez fortes et il a fallu batailler pour garder le cap et ne pas trop boire la tasse.

Très longue transition où on traverse la plage puis 3 rues avant de grimper et redescendre sur un pont artificiel pour atteindre le parc. Bonne transition mais personne pour filmer mon exploit de ne pas me péter la gu…. en sautant sur le vélo, les chaussures enfilées tip top, c’est bien la peine…😝

Vélo plat de chez plat avec quelques demi-tours techniques et passages de rivière sur des ponts en bois, très joli. Romu me donne 36 km/h de moyenne comme objectif et Paulo 185 W de moyenne, bon ben c’est parti faut pas traîner en route. Gros point noir de cette course, le drafting… je n’en avais jamais vu autant et jamais croisé un arbitre sur les 90 km du parcours. Je peste à chaque passage des pelotons roues dans roues dignes du giro 😡. Au bout d’un moment, je prends la décision d’arrêter de perdre de l’influx en insultant tout le monde et je freine pour me laisser décrocher le plus vite possible et me remettre dans ma course, mes allures et ma concentration. L’objectif de ma journée est ailleurs, je veux finir seule et sans aide ce défi que je me suis lancé. Arrivée au parc en 2h30, 35.5 km/h de moyenne, contrat rempli.

Transition éclair et là, la course commence ! C’est parti pour 3 grandes boucles de 6,7 km et une petite boucle finale de 1.7 km (je me suis bien fait expliquer le truc la veille parce que c’était pas évident mais même en italien on a compris la subtilité). J’essaie de me caler sur une allure où je me sens bien et je suis agréablement surprise de voir ma montre bipper régulièrement autour de 4’35/km. Je m’arrête pour boire un coup de coca et d’eau à tous les ravitos et je vois mon Paulo qui navigue entre les rues pour m’encourager jusqu'à 8 fois par tour 😍. Les 2 premiers tours se passent plutôt bien, Paulo m’annonce dès le départ que je suis 2eme de ma catégorie et me dit que la 1ere court moins vite que moi mais je reste dans mes allures sans essayer d’accélérer. Tout se passe plutôt bien jusqu’au dernier retour le long de la plage où la machine s’éteint d’un coup, il me manquait clairement du foncier pour aller au bout dignement 😏. Je finis la dernière « piccola volta » en traînant les pieds, au bord de l’évanouissement et je m’effondre à l’arrivée de ce trop plein d’émotions et de fatigue. Je l’ai fait ! Mon genou n’a presque pas couiné. Et surtout j’ai vécu une belle aventure avec mon chéri qui a su gérer les moments de découragement, les douleurs, les opérations, qui m’a préparé un speech d’avant match du tonnerre 😂 et qui m’a permis de tenir le coup dans ces derniers km tellement difficiles 😻.

Je termine donc en 4h57, 287e/1294 au scratch, 9e F (sans compter les pro) et 1ere de ma catégorie. Petit moment de flottement quand on comprend que la 2eme me repasse devant dans le classement mais on comprend qu’elle n’a pas fait la petite boucle et qu’elle devrait donc être disqualifiée. On repart sans trop traîner parce qu’il nous reste 7h de route pour rentrer et bosser le lundi matin. Donc pas le temps de faire un tour de gondole à Venise 😭 ni de rester pour la cérémonie des slots pour les championnats du monde. On s’en fiche, on refait la course 20 fois dans la voiture et on fête notre victoire à grand coup d’eau gazeuse et de focaccia sur fond sonore de Tino Rossi🍾. Merci à vous pour tous vos messages, ça m'a vraiment fait plaisir😘.


Pauline